La rénovation en masse des bâtiments visant à améliorer l'efficacité énergétique du secteur reste difficile à enclencher. Malgré des efforts importants, le rythme de rénovation thermiques stagne depuis des années. Afin de combler cet écueil, la recherche de substituts s'est intensifiée en vue d'atteindre les objectifs climatiques du secteur. Dans un contexte d'intégration sectorielle croissante, l'utilisation de combustibles synthétiques pour remplacer les sources d'énergie fossiles telles que le gaz naturel et le fioul est de plus en plus envisagée. L'espoir est que la décarbonation du secteur se fasse grâce à l'utilisation de ces combustibles, sans nécessairement recourir à la rénovation thermique des bâtiments et au remplacement des équipements de chauffage.
Or ces combustibles représentent-ils une rélle alternative à l'investissement dans l'efficacité énergétique ? Si le rythme actuel de rénovation thermique se maintient, il sera alors nécessaire de décarboner le secteur par un déploiement croissant des énergies renouvelables et des pompes à chaleur, ou encore par la substitution à équipement égal des combustibles fossiles par des combustibles synthétiques. Mais ces alternatives entraînent des surcoûts et doivent encore faire l'objet d'un examen approfondi dans des conditions réelles.
Cette étude démontre que des politiques fortes en matière d'efficacité énergétique dans le secteur des bâtiments sont cruciales pour que les objectifs climatiques francais, allemands et européens restent atteignables à l'horizon 2030 et au-delà. Ils eront également clés pour garantir la compétitivité future des technologies de chauffage décarbonées qui viendront combler la demande résiduelle de chaleur, une fois les bâtiments rénovés.